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Soja Semis précoces + variétés tardives = 3 tours d’eau économisés

Depuis 2007, les surfaces de soja ne cessent d’augmenter en France et notamment dans le Sud-Est grâce à la culture en dérobé en été. Seul bémol de la culture : la consommation d’eau. En conduite classique, les semis précoces permettent des économies d'eau.

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Limiter la consommation d'eau en couplant variétés
tardives et semis précoces. (© Terre-net Média)

La culture du soja se développe ces dernières années dans le Sud-Est. Entre 2008 et 2010, les surfaces sont en effet passées de 900 à 1.600 hectares, soit une augmentation de 78 % en trois ans. Mais pour permettre son développement optimal, il est évidemment important d’irriguer dès le semis.
Le Cetiom a lancé en 2010 une série d’essais dans le cadre du Gie des sélectionneurs de soja. Les objectifs étaient doubles :

Le fait de semer très tôt du soja (en fin d’hiver - début du printemps) « permet d’éviter une partie de la contrainte hydrique estivale et ainsi d'économiser de l’eau d’irrigation », précise Gilles Beugniet (Cetiom). Les essais ont été répartis entre Albi (en partenariat avec Ragt), Mondonville (Euralis semences), Toulouse (Inra), Mauguio (Inra) et Béziers (Cetiom). Les essais ont comparé trois dates de semis et huit variétés réparties en quatre groupes de précocité.

44 jours d’attente sans forcer

Les premiers résultats obtenus sur le site du Cetiom à Béziers sont intéressants : « en raison du gel fin février, nous avons constaté un retard dans la levée car le soja a besoin de 10°C dans le sol. Mais l’information intéressante est que pour un semis du 24 février, la levée n’est intervenue que le 9 avril, soit à la même date qu’un semis réalisé le 17 mars. Le soja a donc été capable d’attendre 44 jours pour lever et sans perte de pied ».

Autre résultat intéressant : pour une variété tardive, les semis précoces et très précoces ont permis d’obtenir un rendement équivalent au semis à date normale avec moins d’eau d’irrigation (70 à 90 mm d’eau d’irrigation économisée) et une récolte plus précoce. « On relève également des comportements différents selon les groupes de précocité et les variétés », note Gilles Beugniet. Ainsi, les variétés précoces obtiennent les rendements les plus faibles (graphique). « Elles n’apprécient donc guère les semis précoces, contrairement aux variétés tardives qui les supportent beaucoup mieux. »


Rendements aux normes par dates de semis (q/ha) (© Cetiom)

80 mm d'eau économisée avec Ecudor

Les variétés des groupes I et II affichent des résultats notables : ainsi, Ecudor présente un rendement élevé quelle que soit la date de semis. « De plus, sur cette variété, nous avons pu économiser environ 80 mm d’eau, soit environ 3 tours d’eau. » Les autres variétés obtiennent le meilleur rendement pour la date de semis classique (22 avril).

« L’évaluation des intérêts et limites du semis précoce ou très précoce de soja doit être complétée et approfondie. » C’est pourquoi, l’essai va être renouvelé en 2011 : « semer au 24 février semble un peu trop tôt. En 2011, nous allons retarder les semis précoces au cours de la première décade de mars et relancer l’essai pour voir si au niveau économique, nous réalisons à nouveau une économie de 3 à 4 tours d’eau ».

Des perspectives

À ce jour, il existe des perspectives de croissance des débouchés pour un soja tracé non Ogm d’origine française. Ces perspectives concernent l’alimentation humaine et, fait nouveau, la nutrition animale. Elles devraient permettre un nouveau développement équilibré du soja. Pour satisfaire ces débouchés, une bonne maîtrise technique de la culture (choix variétal, désherbage, irrigation, ...) sera indispensable.

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